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Musiques

Ronde rouge

Les enfants tombent et s’échappent.

À chaque seconde qui frappe. 

À chaque bombe miracle, dans une ronde sanguine

que l’on retrouve en flaque.

 

Les hommes et les tombes de l’amour, 

que chaque instant savoure.

Marchent et remarchent le coeur à l’envers et espèrent,

le pouvoir de la gloire d’un jour.

Et campe pas loin la mort, la mort.

À la télé j’ai vu des films où les gens mourraient,

où la tendance des mines étaient d’exploser

sur gamins et gamines, dans des pays blessés

où des chefs sadiques font semblant de gérer

cette guerre qui ne ressemble qu’au vide.

Et pas loin on excite les chiens !

Au grand public toi que l’on cible,

veux-tu finir à l’asile en un tour de main ?

 

Viande et sac d’os, camisole de force,

on vole ta misère, tu espères l’enfer.

Pour ce genre de chef qui payent leurs fesses

d’une bonne guerre, célébrant la messe.

Célébrant leur but de rester vivant,

de laisser les putes baiser dans le sang.

 

Les familles pleurent et s’échappent.

Le souffle indocile qui dans la boue dérape.

Les femmes et leurs viols dans l’amour 

que les coutumes savourent,

lavent et relavent leur linge à l’envers,

et espèrent que le sang partira un jour.

 

À la télé j’ai vu des films où les gens criaient,

où des avions de ligne allaient bombarder sur voisins et voisines,

dans des pays fermés où des chefs tyranniques font semblant d’embrasser cette terre qui ne ressemble qu’au vide.

Et pas loin on excite les rats !

Au grand public toi que l’on cible,

veux-tu finir à l’asile en un tour de main ?

Vidéos

Gawria

*Gawri/a (féminisation) : est le terme employé par les maghrébins pour désigner un français, un occidental. Par extension on associe ce terme aux français d’origine méghrébine. 

De façon plus ou moins péjorative, on montre du doigt celui ou celle qui pourrait avoir oublier d’où il vient, s’imprégnant uniquement du pays où il vit. 

Je suis la Gaouriya.

N.B. 

Je suis la Gawriya, moitié porc et moitié foi,

mon visage est maghrébin même si je parle le latin.

On m’appelle la Haloufa* (*cochonne), d’Oran à Casablanca,

même si ma peau, même si ma chair, d’Algérie je suis de Nanterre. 

 

Mais on ne choisit pas, non, on ne choisit pas son nom.

On essaye de comprendre et d’entendre sa langue sans se méprendre,

pour cultiver un pont.

 

Je suis la Gawriya, moudjaïdine moitié soldat.
Ma famille a fait la guerre pour les français, naïvement fière. 

On m’a nommé la beurette, mon grand-père info secrète,

indiquait le FLN, double mission pour double peine.

 

Je suis la Gawriya, je pourrais ne pas être là.

D’un combat j’ai l’existence d’une jeune fille libre en France.

Culpabilité affreuse de ne garder qu’en racine ma gueule, mes yeux, un tajine.
Mon teint, mon âtre et un gromlo arabe que littéralement dans ma bouche j’assassine ! 

Et puis mon prénom qui se finit en A .. 

Non non, c’est pas Fatima, non. 

Mais on ne choisit pas, non, on ne choisit pas son nom.

Ni sa langue ni son nom.

Silence sous licence

Prise acquise d’un moi en suspend.

Rétro-réalise mes idées d’enfant.

Prise acquise d’un moi bien au fond,

nouvelle analyse pour nouvelle version, devise :

plus belle est la crise, et plus c’est bon ..

Servez-moi serveur, une petite dépression !

Je fuis le silence, je préfère me boire sous licence. 

Prise admise sur mon verre de vin,

une bouteille ou deux, sers-moi va, que je me sente bien !

Pour peu qu’il y ait un lendemain, si tu veux m’aider,

fais que demain soit vain enfin.

 

Prise admise sur tous mes dessins,

un crayon ou deux, art thérapie chemin.

Mon corps allongé, sous un drôle de train,

je veux bien crever, si tel est mon dessein.

Je fuis le silence, je préfère me boire sous licence. 

Ranger, s’effacer sur le chant d’un cerf qui vous souhaite un bon anniversaire.

Sa peine, si pleine, mon cerf est toujours à la traine. 

J’ai jamais su nager.

Solides mes genoux, mon âge solide sur les pages joue à tourner d’un seul coup.

Dérive en rage, salive sans encrage,

s’il vous plaît, est-ce que je pourrais avoir un chien fou ?

Je fuis le silence, je préfère me boire sous licence.

 

Je veux boire mon corps en silence. 

Je veux ma licence, ma licence.

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